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Le territoire de Peyregoux

Le nom de Peyregoux est évoqué pour la première fois vers la fin du VIIIe siècle sous le nom de Petrogontio. Le lieu de Peyregoux et les terres qui en dépendent appartiennent au Moyen-Age au territoire de Lautrec. Des seigneurs locaux y assurent la basse justice (délits de faible valeurs) sous l’hommage et fidélité aux vicomtes de Lautrec. Le village fait partie des forssas ou villages fortifiés mentionnés en 1387 dans le Domanial de Lautrec. Ce document comporte un dénombrement de la population du territoire : 53 feux, c’est à dire 53 chefs de famille, sont décomptés. En utilisant les ratios habituels, la population peut donc être évaluée à cette époque à environ 220 personnes. On compte 35 chefs de famille paysans.

Les habitants du territoire de Peyregoux s’émancipent entre 1400 et 1410 pour former une communauté à part entière organisée en consulat. A partir de cette date, ils élisent annuellement, deux consuls, choisis parmi les paysans propriétaires du lieu.

Le territoire de la communauté (ou consulat) est d’une structure assez complexe. Il comporte notamment en son sein deux dépendances de Lautrec autour de la Poussounié et de Gavanou.
 

Peyregoux et ses environs d'après la carte de Cassini

Figure 1: d'après "le cahier de la société culturelle du pays castrais", S. Montagne & A. Balssa

Les limites de ce territoire ont été à peu près conservées lors de la constitution de 1790 de la commune de Peyregoux. Daté de 1816, le premier plan figuratif du territoire lautrécois, sans doute approximatif, fait apparaître les deux enclaves lautrécoises (la Poussounié et Gavanou). En 1829 ces dernières sont attribuées à la commune de Peyregoux.
La carte ci-dessous compare les limites de la commune sous l’Ancien Régime et actuellement.
 

Carte comparant les limites de la commune sous l'Ancien Régime et actuellement

Figure 2: d'après "le cahier de la société culturelle du pays castrais", S. Montagne & A. Balssa

Le fort de Peyregoux

La découverte fortuite de la mention d’un fort a permis de mettre en évidence l’existence au Moyen-Age à Peyregoux d’un fort villageois de petite taille implanté au voisinage de l’église Saint-Pierre, la seule église paroissiale de la communauté. En dehors de l’église et d’éventuels vestiges souterrains, il ne reste de celui-ci aucun élément visible.
Ce fort est en ruine au début du XVIIe siècle à cause des guerres de religions du XVIe siècle qui opposèrent catholiques et protestants.
 

Les guerres de religion

La France connaît à cette époque une fracture religieuse entre catholique et protestant. Le principe de la coexistence de deux confessions dans le Royaume se révèle inapplicable. Huit guerres vont se succéder sur une durée de 36 ans, entrecoupées de périodes de paix fragile. Elles s’achèvent avec l’édit de Nantes (30 avril 1598) qui établit une dualité confessionnelle. Pendant la fin du règne d’Henri IV, assassiné en 1610, le roi fait respecter l’édit, ce qui protège les protestants.

Image montrant le massacre fait à Cahors en Quercy

Figure 3: Massacre fait à Cahors en Quercy (19 novembre 1561) © Musée Calvin de Noyon-

Plan schématique du fort villageois de Peyregoux

Figure 4: d'après "le cahier de la société culturelle du pays castrais", S. Montagne & A. Balssa

Malgré la faible superficie de son territoire, le consulat de Peyregoux a longtemps joué un rôle important au sein de la vicomté. La communauté de Peyregoux a créé un fort villageois adossé à son église romane, faute de pouvoir trouver secours à Lautrec en cas d’attaque subite. La proximité du Bagas avait permis de mettre les fossés du fort en eau.

Eglise paroissiale de Saint-Pierre

Des vestiges romans datables de la deuxième moitié du XIIe siècle sont conservés dans le choeur. Au XIVe siècle, l'église est rattachée à l'évêché de Castres et il est possible qu'elle connaisse une première campagne de restauration. En 1835, l'édifice est restauré et peut-être reconstruit. En 1884-1885, l'édifice est couvert d'un nouveau décor peint, véritable catéchisme illustré attribué à Jacques et Paul Pauthe. L'église est assez représentative de ces petits édifices ruraux, élevés en dehors de toute structure villageoise.

Monument historique

Un monument historique est un immeuble (bâti ou non bâti : parc, jardin, grotte…) ou un objet mobilier (meuble ou immeuble par destination) recevant un statut juridique particulier destiné à le protéger pour son intérêt historique, artistique, architectural mais aussi technique ou scientifique afin qu’il soit conservé, restauré et mis en valeur.

A l’heure actuelle, l’église Saint-Pierre de Peyregoux se présente comme un bâtiment sensiblement orienté ouest-est et composé de :
- un porche bas
- une nef, probablement construite entre 1835 et 1838
- deux chapelles construites postérieurement
- un avant choeur
- un choeur d’époque romane
- un cloché de style néogothique.
 

Plan schématique de l'église de Peyregoux

Figure 5 : d'après "le cahier de la société culturelle du pays castrais", S. Montagne & A. Balssa

Par arrêté du 20 août 2008, l’église a été inscrite à l’inventaire des monuments historiques.

Crédit :
Cet article a été rédigé à partir de l’ouvrage «Peyregoux, un territoire, un fort, une église», écrit par Aimé Balssa, président de la Société culturelle, et Samuel Montagne, historien, spécialiste du Moyen Âge, édité par La Société culturelle du Pays castrais.
Ainsi que des sites internet :
- https://museeprotestant.org
- https://www.pop.culture.gouv.fr